Maxime & Marieke
7/9/6 & 1/11/8

J-2 : Quelques précisions

J’ai parlé il y a quelques jours de sélection naturelle et ai tenu pour évidentes des choses qui sont peut-être loin de l’être pour le commun des mortels. Quelques précisions s’imposent.

J’écrivais donc que les divers comportement liés à la grossesse et à l’accouchement pouvaient s’expliquer en termes de sélection naturelle. Commençons donc par l’humeur parfois quelque peu ombrageuse des femmes enceintes. Mais avant tout, rappelons-nous que ces comportements ne sont pas nouveaux et sont hérités de nos lointains aïeux qui vivaient dans des milieux bien plus hostiles que les nôtres, en présence de prédateurs.

L’humeur donc. La femme enceinte est précieuse et vulnérable. Non, je ne fais pas de poésie, je parle d’un point de vue biologique. Précieuse car elle porte la descendance, but ultime de toute vie, vulnérable car fatiguée, se déplaçant avec difficulté et avec des hormones ne leur facilitant pas la vie. Précieuse, elle se doit d’être vigilante et ne doit prendre aucun risque, quel qu’il soit ; mais vulnérable, elle ne peut fuir le danger. Quelle est la réponse la plus appropriée à la situation ? L’agressivité. C’est vrai, les temps ont changé, et le pauvre père en devenir, s’hasardant, le malheureux !, à faire une plaisanterie, se retrouve sous un feu roulant, accusé de tous les maux, et bien plus encore, CQFD !

Autre comportement intéressant, la femme enceinte est prise d’une folle envie de nettoyage. Demandez autour de vous, elles sont toutes à récurrer la maison de fond en comble, à passer l’aspirateur à minuit (j’ai testé), à laver, repasser, laver, repasser, laver, etc. Certains diront qu’elles s’ennuient pendant leur congé de maternité, que nenni ! Encore une fois, souvenons-nous que l’accouchement à la maternité, en milieu médical et aseptisé n’est qu’un phénomène récent. L’accouchement est un moment délicat, pour la mère et pour le nouveau-né, et les risques d’infections n’y sont pas négligeables. Quoi de plus naturel que de vouloir y procéder dans le milieu le plus propre possible ?

Revenons enfin à cette vulnérabilité. Elle est particulièrement exacerbée lors de l’accouchement. Là, il n’y a plus ni fuite ni défense possibles. Que faire alors ? Se cacher. Et on comprend ainsi pourquoi la plupart des femmes accouchent la nuit.

La morale de cette note est que quel que soit le domaine que l’on étudie, il est souvent possible de trouver des explications cohérentes en utilisant la sélection naturelle comme outil. Si vous avez constaté d’autres comportements typiques, faites les moi savoir, et on essaiera de les décrypter ensemble.
Bon, en attendant, les contractions de Tresja deviennent plus nombreuses et on sent que la fin (ou peut-être devrais-je dire le début) approche.

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