10h40, le téléphone sonne en annonçant un appel de l’école de Maxime. Que se passe-t-il encore?
Juf Leen me dit que… me dit quelque chose que je ne comprends pas bien, mais assez pour savoir qu’il me faut venir chercher Maxime. Est-il malade? J’en doute. Il était en pleine forme ce matin. Est-il tombé et est-il fait mal? On verra.
J’arrive à l’école, je trouve Maxime avec un gros bandage sur le front. Il est tombé sur la porte en rentrant de récréation. En route donc pour les urgences, l’hôpital est à deux pas de l’école. Les échos que je reçois fréquemment des visites aux urgences me laissent penser que je vais y passer des heures. Après 10 minutes, une infirmière vient nous chercher.
Je préviens l’infirmière: Maxime est inquiet car le pansement est collé sur ses cheveux. Elle le rassure, elle va faire attention. Elle nettoie la plaie, me demande si je vais bien (elle voit tous les jours des parents tourner de l’œil me dit-elle). La plaie est une coupure bien droite de 2cm de long, on se demande comment une porte a pu faire une entaille aussi nette.
Le docteur arrive, on nous prévient qu’on va mettre à Maxime un masque avec un gaz hilarant à défaut d’être soporifique. Beaucoup d’enfants se mettent à rire après un certain temps. Mais pour Maxime, le masque reste un vrai traumatisme et je le sens particulièrement tendu. Je l’explique à l’infirmière qui essaie de le rassurer, d’autant qu’il y a un petit avion en plastique à l’extrémité du masque dont les hélices tournent quand on respire bien.
Piqure. La doctoresse pique directement dans la plaie pour injecter l’anesthésiant, avant d’entamer la couture. 3 points prévus, 4 finalement. Maxime est courageux et ne pleure pas. S’est-il endormi? Difficile à dire. Il a gardé les yeux ouverts mais a dit plusieurs fois avoir rêvé.
Les fils sont là pour une semaine, nous irons chez le docteur pour les enlever. Maxime n’a pas mal, a presque même oublié qu’il avait un pansement sur le front.
Une chose set sûre, Maxime a bien choisi son jour pour quitter l’école prématurément. Il faisait tellement beau que nous avons pu passer pas mal de temps au parc. La première chose qu’il a d’ailleurs faite en rentrant à la maison des urgences a été de courir dans sa chambre pour enfiler short et tee-shirt.
On se demande quelquefois comment de tels accidents peuvent arriver. Mais nous serions surpris de voir tout ce que les enfants peuvent inventer. Il y a quelques jours, Maxime casse une de ses petites voitures à l’école. Par simple curiosité, je lui demande ce qui s’est passé. La réponse se passe de commentaires (en d’autres termes me laisse sans voix, il faudrait certainement avoir l’imagination d’un enfant pour comprendre la situation et le but recherché):
«On a mis deux skateboards l’un sur l’autre, et en descendant sur le toboggan, ça a cassé.»
Depuis qu’il est passé à l’échelon supérieur à l’école, Maxime a repris sérieusement la lecture. Il ne se passe plus une journée sans qu’il essaie d’épeler des mots. Et Marieke en profite pour s’y mettre aussi.
Et Maxime se met aussi à l’écriture. Il écrit bien sûr comme il prononce, mais il s’en tire déjà bien.
Maxime a eu 5 ans et demi hier. Et il insiste pour qu’on montre ses nouvelles «lunettes de soldat».
Et ses blessures de guerre aussi. Je n’ai pas bien compris s’il était tombé ou s’il s’était cogné, toujours est-il qu’il est bien écorché.
Il a fait beau ce week-end, nous avons cru un instant que c’était le printemps. Nous sommes allés au parc étrenner les nouveaux manteaux.
Notre optimisme fut refroidi dès lundi par d’importantes chutes de neige.