Il est environ 19h ce vendredi soir. Les enfants viennent de finir leur repas. Je me demande s’il pleut encore autant que dans l’après-midi et vais à la fenêtre voir ce qu’il en est. Stupeur, le toit des voitures est blanc, il neige.
La météo a beau l’avoir prévu, nous avons beau être le 16 décembre, je n’y croyais guère, n’ayant eu que peu de jours de grand froid et surtout de la pluie toute la journée.
«Les enfants, venez voir!»
Instant de pur bonheur que de voir ses enfants découvrir la première neige de l’hiver. «Il neige! C’est Noël!» s’écrit aussitôt Maxime (nous avions installé le sapin hier, juste à temps), et de monter sur l’appui de fenêtre, bien vite suivi de Marieke, pour ouvrir la vitre. Le froid ne diminue par leur excitation, même s’ils demandent un pull, et ils passent leurs bras à tour de rôle dehors pour sentir la neige sur leurs mains.
La pluie incessante de l’après-midi a tellement trempé les vêtements et les chaussures que les enfants ont déjà revêtu leurs pyjamas. Dommage, nous serions sortis. Mais il y avait alors très peu de neige. Il est maintenant 23h, la neige tombe toujours et la couche devient intéressante. Mais je reste malgré tout sceptique, et je parie sur de la pluie pour demain matin au réveil.
La neige
Le froid
L’excitation
Après avoir refermé la fenêtre, nous avons téléphoné à Mamie, Maman (en week-end aux Pays-Bas), Tonton Thomas, Tata Vanessa, Opa et Oma. Sur le coup, tout le monde a eu du mal à y croire, mais Maxime a ensuite remarqué une constante qui l’a empli d’aise: «Tout le monde dit qu’on a de la chance.»
Deux remarques: 1-il est difficile de prendre des photos de qualité sans recul ni lumière tout en espérant obtenir une profondeur de champ conséquente; 2-l’ordinateur est revenu réparé cet après-midi, on attendait donc le compte-rendu de St Nicolas dès ce soir, mais l’actualité a bien sûr pris le dessus.
«Beaucoup d’humour»
Première réunion parents-professeurs pour Marieke aujourd’hui. Je n’ai malheureusement pu voir que Julien, l’instituteur de néerlandais. Déborah, qui fait le français, était très demandée, et j’ai dû quitter l’école pour aller chercher Maxime.
Tout se passe très bien pour Marieke à l’école, aussi bien du point de vue linguistique que quant à son intégration dans la classe et son travail.
Marieke utilisait beaucoup de français pendant les cours en néerlandais au début de l’année, mais s’est bien adaptée et ne parle plus que complètement néerlandais. Elle est dans une bonne classe et semble, comme Maxime en son temps, être un des moteurs de cohésion du groupe. Elle a beaucoup d’humour et fait souvent des blagues, aime beaucoup chanter et raconter des histoires. Elle connaît bien les règles de la classe, écoute bien ce qu’on lui demande et s’applique à la tâche. La seule chose qu’on peut lui reprocher, c’est une certaine timidité quand elle se retrouve le centre d’attention désigné.
Maxime, quant à lui, est tout à fait à l’aise dans sa nouvelle école. J’ai croisé la directrice il y a quelques jours, qui m’a dit en riant que Maxime était un bavard. Il m’a confirmé par la suite qu’il lui avait «parlé tout le temps» ce jour-là. Je l’imagine bien racontant tout ce qui lui passe par la tête, et ne lui laissant pas la moindre chance de respirer un instant.
Autre source de satisfaction quand nous croisons des enfants d’autres classes dans la rue, des plus petits comme des plus grands, et de les entendre s’écrier «c’est Maxime, c’est Maxime!».
Un réveil bien matinal
Les enfants ont encore parfois du mal à bien gérer leur horloge interne. Et les longues nuits d’hiver n’arrangent rien : ils sont incapables de savoir, au réveil, s’il est minuit ou 6h du matin. 6h, c’est l’heure à laquelle Maxime se réveille ces temps-ci. En général, il demande en criant s’il peut se lever. S’il est plus tôt, je lui dis de se rendormir, s’il est plus tard, je suis d’accord. Il se lève alors et va jouer avec ses Legos jusqu’à ce que nous le rejoignions.
Ce matin par contre, il n’a pas appelé. Il s’est levé, est descendu, a joué, puis a commencé à avoir froid et a enfilé un pull et des chaussettes. S’est-il alors ennuyé? Toujours est-il qu’il a débarqué dans notre chambre, plus personne ne se rappelle vraiment bien pourquoi, vers 3h30… Il confirmera lui-même qu’il était levé depuis longtemps et qu’il avait eu froid, le chauffage ne se rallume en effet que bien plus tard. Nous l’avons donc pris dans notre lit, n’ayant ni l’un ni l’autre envie de nous lever pour aller le recoucher.
Ce soir, j’ai réinstallé le réveil que nous lui avions acheté il y a quelques temps en ajoutant des autocollants dessus. Avant 6h15, c’est la nuit, au-delà, c’est le matin. Il n’y a plus qu’à espérer qu’il regarde la bonne aiguille…
La Féerique
L’école de Maxime participe à de nombreuses opérations caritatives. C’est bien, mais on crée parfois des raccourcis un peu abrupts dans la tête des enfants. Écoutons Maxime : «Papa, tu sais, en Afrique, il n’y a pas de toilettes. C’est vrai, hein!, et les gens sont obligés de faire caca par terre. [ricanements] Et en Afrique, il n’y a pas de robinets non plus. Et les gens ils ne peuvent pas se laver les mains, et si ils ne se lavent pas les mains, ils peuvent mourir. C’est vrai, hein! Alors on va donner toutes les pièces pour qu’ils puissent acheter des toilettes et un robinet.»
Je préfère la vision bien-nommée de l’Afrique que nous propose Marieke. Elle l’appelle «la Féerique».
Il faut que jeunesse se passe
Maxime grandit. C’est en tout cas ce que me laisse penser la longueur de ses jambes de pyjamas ou les plaintes de Tresja quand elle se rend compte qu’elle n’a plus rien à lui mettre. Et cette croissance s’accompagne de douleurs articulaires, des genoux en particulier. Il en avait souffert il y a déjà plusieurs mois, avaient ensuite disparu, avant des reprendre avec une intensité accrue il y a quelques semaines.
Maxime se réveille la nuit, en général entre 22h et minuit (ce qui entre nous m’arrange bien mieux qu’entre 2 et 4h du matin) en pleurant car il a mal au jambes. J’ai bien essayé, les toutes premières fois, de le convaincre que c’était psychologique ou que c’était la fatigue, sans succès. Il a vraiment mal. Je m’installe donc à ses côtés et lui masse les genoux. 10 à 15 minutes de ce traitement suffisent en général à atténuer la douleur et à lui permettre de se rendormir. Si la crise est aiguë, je lui donne parfois un peu de sirop, qu’il accepte malgré le mauvais goût, preuve supplémentaire qu’il ne feint pas…
Marieke grandit aussi, et commence à faire des cauchemars. Elle s’est plusieurs fois réveillée en hurlant, accusant ici une araignée de lui marcher dessus, là Flip, le chat de tata Vanessa de l’avoir mordue. La nuit dernière, elle m’a même demandé de dormir avec moi (Tresja était en Allemagne pour le travail). Je l’ai donc prise dans mon lit et il lui a fallu plus d’une heure pour se rendormir, trouvant très amusant de discuter le coup à 2h du matin.
Ce matin, elle était d’humeur massacrante.
«Papa!, Papa!, Papaaa!»
J’ai la chance de passer beaucoup de temps avec les enfants. Je conduis Maxime à l’école (et parfois Marieke quand Tresja voyage ou doit commencer tôt le travail), vais les rechercher et reste avec eux jusqu’à l’heure du lit, où je ne peux me soustraire à la lecture et la chanson de rigueur. Je passe le mercredi après-midi avec eux; nous en profitons pour aller à la piscine et au marché, et bien sûr les week-ends. Tresja a moins de chance et les enfants ont pris pour habitude de d’abord s’adresser à Papa quand ils ont besoin de quelque chose (et à Maman quand ils savent que Papa refusera).
C’est plaisant, mais certains jours fatigant quand ils me lancent un «Papa ceci, Papa cela» avec la fréquence d’un métronome allegro. Et ça semble être devenu un tel automatisme qu’on en aboutit à de véritables abus. Marieke s’est ainsi réveillée au beau milieu de la nuit dernière.
«Papa!, Papa!, Papaaa!»
Papa se lève, un peu bougon, et monte voir ce qui se passe.
«Je veux Maman…»
Le biberon de Marieke
Nous avons fait renoncer Marieke à sa tétine il y a quelques semaines. Elle s’en porte très bien, répète sans cesse que la tétine, c’est pour les bébés, mais qu’elle a quand même le droit de dormir avec son doudou. Et même si elle a demandé hier soir si elle pouvait dormir avec sa tétine (ça ne coûte rien d’essayer), elle vit très bien sans.
Nous avons aussi décidé de mettre fin au biberon. Marieke continuait en effet à en prendre un le matin, même si nous coupions depuis un certain temps le lait de croissance (en poudre additionné d’eau chaude) avec du lait de vache. Quand la dernière boîte de poudre fut vidée, nous sommes passés à l’acte. Marieke aimant son biberon du matin, nous continuons à lui donner du lait de vache chaud. Elle aime beaucoup… sauf qu’elle dit ne pas aimer. Il faut donc bien faire attention à lui cacher la «préparation».
Ce matin justement, j’ai fait l’erreur : Marieke a vu que je mettais du lait de vache dans son biberon et quand je l’ai sorti du micro-ondes, elle en a bu deux gouttes et à déclaré qu’elle n’en voulait pas. «Je n’aime pas le lait, je veux un biberon!»
Je n’ai plus de lait en poudre, de «biberon» comme elle dit, et je n’aurais de toute façon pas envie de lui en donner. Comment rattraper cette maladresse? Marieke est assise à la table du salon, et ne voit donc pas le plan de travail de la cuisine. Une idée me vient à l’esprit, je tente le coup. «Marieke, donne-moi le lait, je vais te faire un biberon.» Retour en cuisine, je fais bruyamment chauffer de l’eau, sort bruyamment une cuiller, ouvre bruyamment le biberon, verse bruyamment l’eau maintenant chaude dans l’évier, tape bruyamment la cuiller restée vide sur le bord du biberon, referme celui-ci, et voilà, c’est prêt! Rien n’a changé, mais Marieke ne le sait pas. Je lui tends le biberon…
«Mmmh!, c’est bon!»
L’ordinateur de Papa est cassé, il a fait prrsztr avant de se mettre à sentir le brûlé…
Alors on revient dans quelques jours quand il sera réparé, avec les photos de Saint Nicolas.
Saint Nicolas approche
Ça y est, nous sommes entrés de plain-pied dans la semaine sainte des enfants. Saint Nicolas, c’est mardi, et ça se voit. Les enfants me demandent sans arrêt de mettre les disques de chansons de St Nicolas, à l’école comme à la maison ils ont déposé leur chaussure au pied du chauffage et les ont garnies d’une carotte, et à l’école, nous avons droit tous les matins à un quart d’heure de chants que les parents doivent reprendre en chœur.