Mývatn
Nous quittons la ferme en emportant avec nous une bonne odeur de vache qui imprègne nos vêtements et nous dirigeons vers Mývatn, un lac truffé de cratères (en fait des pseudocratères, même si je ne me souviens plus bien pourquoi on les appelle ainsi) et entouré de quelques vrais volcans au milieu d’une zone géothermiquement très active. Région idéale pour se promener quand il fait beau, le temps est malheureusement exécrable. Les fermiers nous ont d’ailleurs dit que c’était un très mauvais été dans le nord de l’Islande, particulièrement froid et pluvieux (mais tous les fermiers du monde ne se plaignent-ils pas toujours du temps ?).
Nous sortons quand même de la voiture pour escalader un vrai beau cratère, Hverfell.
La pause-pipi étant inévitable au sommet, les enfants qu’ils pourront se vanter d’avoir fait pipi dans le cratère d’un volcan, certainement les seuls enfants de leur école à l’avoir fait.
7°C, du vent, de la pluie, nous ne traînons pas et redescendons en espérant pouvoir compter sur la géothermie pour nous réchauffer. On trouve en effet des plaines entières recouvertes de soufre fumant, de boues bouillonnantes et de lacs bleus turquoise en fusion.
On aurait pu placer la photo au-dessus du paragraphe précédent et vous faire croire qu’on était encore au sommet du volcan pour renforcer l’effet dramatique mais on ne nous aurait pas crus).
Et ça réchauffe en effet, surtout si l’on se place à l’embouchure de ces cheminées naturelles exacerbées par les chutes de pluie. C’est rigolo mais il faut en payer le prix : une épouvantable odeur de soufre.
Maxime retourne bien vite à la voiture pour éviter d’être prix de nausées, le reste de la famille tient mieux le coup.
Nous décidons donc d’aller nager. Similaire au Blue lagoon de Reykjavík, une piscine d’eau laiteuse bleue chauffée par le magma souterrain se trouve au-milieu des champs de lave.
Quel bonheur que de nager dans une eau à 40°C quand le visage est à 7°C sous une pluie fine.
Les Islandais adorent leurs piscines. Naturelles ou non, chauffées à la géothermie ou à l’électricité, en intérieur ou en extérieur, les piscines sont une véritable institution.
Nous renonçons à la promenade que nous voulions faire dans les champs de lave encore fumante de Krafla, nous promettant d’y revenir le lendemain et prenons la route de la guesthouse suivante qui nous force à emprunter une piste sur plus de 25km. Mais nous nous arrêtons d’abord à Detifoss, la plus puissante des chutes d’eau islandaises.
Elle est en effet énorme et le fracas assourdissant de l’eau qui tombe la rend encore plus impressionnante. Il s’est arrêté de pleuvoir mais c’est la cascade elle-même qui nous arrose maintenant.
Difficile d’éviter l’eau sur l’objectif !
Nous nous dirigeons vers la piste et si la carte et le guide nous laissent penser qu’il s’agit d’une piste facile, un panneau à son entrée l’interdisant aux voitures de tourisme nous inquiète un peu. Notre voiture a certes quatre roues motrices, mais elle est très basse. Heureusement, après un ou deux kilomètres, nous croisons, arrivant en sens inverse, une voiture elle aussi immatriculée en Belgique n’ayant rien d’un 4×4. Ses occupants nous rassurent, la piste ne présente pas de difficultés majeures. C’est donc parti pour 25km de toundra avec quelques trous ici ou là, quelques rivières à traverser, mais toutes à sec et effectivement sans réel souci.
Nous arrivons à la guesthouse en début de soirée. Il est toujours très difficile de savoir à quoi s’attendre. Ni le prix, ni le lieu, ni les photos ne peuvent en donner une véritable idée. Et comme l’offre est très limitée et qu’il n’y a pas de système de notation, on se laisse guider par le hasard et par les commentaires que l’on trouve en ligne. Notre première nuit en Islande était hors de prix pour un service très très moyen, la ferme n’était pas chère et très sympathique mais sentait la vache, nous avions déjà eu une auberge de jeunesse, ce soir serait… une photo est plus parlante :
On dira que c’était bien entretenu et pas trop cher. Il n’y avait que des chambres doubles, nous avons donc dû en prendre deux. Les enfants ont dormi ensemble et adoré.
Nous craignions un peu que notre tenace odeur de ferme nous fasse mettre à la porte mais nous avons vite été rejoints par un groupe de cavaliers, à cheval pour toute la semaine. Notre odeur n’était plus la plus marquante.